Pendant l’été 2010, notre frigo à effet Peltier nous a « lâché ». Sans doute l’électronique de commande, car le principe même de l’effet Peltier fait, que s’il a du courant, il fonctionne !
Nous avions choisi il y a vingt ans ce système car il était le plus économe en énergie électrique. Aujourd’hui, des progrès considérables ont été faits dans ce domaine et l’on peut espérer une consommation divisée par deux pour une production de froid plus importante. (Effet Peltier : de 2 à 4 A pour une température intérieure de 7°C – Groupe à compresseur : 0,7 à 2,5 A pour une température identique – ce sera à vérifier en navigation !)
Il n’existe qu’un fabricant mondial de groupe froid pour les bateaux : Waeco. Nous avons choisi le modèle BD35F, le plus courant avec un condenseur en O. Après plusieurs échanges avec le chantier Wrighton, concernant les cotes diverses, nous avons reçu les éléments à installer.
Il a fallu déterminer l’endroit le plus propice : les contraintes de place, de poids et de proximité des éléments sont nombreuses. Après plusieurs hypothèses, nous avons opté pour une installation près du frigo actuel.
- Hypothèse 1 : ça ne va pas, branchements électriques inaccessibles
- Hypoyhèse 2 : branchements système de refroidissement impossible
- Hypothèse 3 : c’est la bonne… provisoirement !
On s’aperçoit que les tuyaux, à l’arrivée, ne peuvent pas être pliés sur une vingtaine de centimètres, à cause des soudures sur les écrous. Nous effectuerons donc une rotation de 180°, ce qui nous obligera à percer le frigo. Nous choisissons de faire une saignée dans le côté du coffre car nous prévoyons que le raccordement sera plus facile. (Ce qui s’est avéré vrai !)
Il faut déplacer le coupleur de batteries 12 V, le disjoncteur différentiel 220 V et le chargeur de batteries 220 V -> 12 V. On travaille bien sûr en ayant tout débranché !
Une fois tout installé, on teste, on peste quand un fil est mal passé et enfin tout est redevenu comme avant.
La préparation de l’intérieur nous amène à nettoyer à fond les parois, refaire les joints et repeindre l’ensemble à la bombe contenant du « blanc pour electro-ménager ». (Protection des abords obligatoire, même si ça reste très localisé !)
L’opération suivante est l’installation du condenseur et son raccordement mécanique au groupe. La difficulté est la fragilité de l’ensemble. Les tuyaux sont assez souples pour être courbés à la main, sauf à l’arrivée près des écrous ; le rayon de courbure ne devant pas être inférieur à 2,5 cm, nous avons fabriqué un gabarit car il faut arriver juste aux accouplements.
On installe dans la table à carte la commande du thermostat, le palpeur dans le frigo et les quatre fils électriques vers le groupe.
Une fois les raccordements électriques effectués – alimentation et thermostat – (mais ça, c’est facile !), le calage du bloc en place, on raccorde les deux parties.
Le résultat a été satisfaisant après quelques efforts pour visser une dizaine de tours sur deux embouts en ne progressant que d’un dixième de tour à chaque coup de clé !
Un court essai nous montre que les branchements électriques et froids sont corrects : le froid est produit très rapidement. Ouf !
Il reste à fixer définitivement les tuyauteries et le bloc. Il faut ensuite reboucher les trous (de l’ancien groupe froid et ceux créés pour l’occasion) à la mousse expansible. La protection de la petite partie qui sort du frigo jusqu’au compresseur va nous prendre quelques heures encore.
La pose du thermostat se fait « dans l’élan ». Nous l’avons trouvé moche et nous l’avons installé dans la table à carte ! Il faudra l’étalonner au fil des jours…
La dernière couche de vernis posée et les derniers joints mastiqués, nous réjouissent : ce fut un travail intéressant mais long !
Et maintenant, à nous les glaçons… dans le pastis ou le jus de fruit !
Nota : en début de saison 2014, le rendement devient presque nul. On fait appel à un réparateur à St Malo. Il doit changer les joints des raccords et remettre du gaz. Opération assez chère mais très bien faite par un technicien qui fait de la voile… Son conseil : toujours huiler les joints toriques à la pose : sinon, ils se coincent légèrement et au fil des ans, sèchent puis la fuite apparaît.